Historique

En janvier 1967, Deodorus Martinus (dit Theo) Jansen, directeur de la ST. Franciscus School Budel (NL) soucieux de faire connaître aux jeunes de Budel “l’Europe” non seulement par les livres, mais par le contact direct, essaya de mettre sur pied des journées internationales. Quoi de plus attrayant pour les jeunes de 11 à 13 ans que de les réunir autour des terrains de sport. C’est ainsi que D.M. Jansen contacta au cours des mois de janvier, février et mars, les localités de Wegberg (D), Hamont (B), Verdun F) et Clervaux (L) pour les encourager à participer. Apres de multiples démarches, déplacements et difficultés, les premières journées internationales scolaires ont eu lieu le jeudi 15 juin et le vendredi 16 juin 1967. Les villes de Budel (NL) organisatrice, Wegberg (D), Hamont (B), Verdun (F) et Clervaux participèrent à ces jeux.

En date du décembre 1967, André Lagabe, surveillant général au CES d’Etat Mixte Buvignier à Verdun écrivait à M. Jansen: « A l’issue de cette Journée Internationale nous avions envisagé la reconduction d’une telle manifestation à Verdun précisément... Cependant, pour des raisons de proximité, des communes allemandes et belges plus proches de la frontière française pourraient être préférées à celles de Wegberg et de Hamont. A ce sujet, il me serait utile de connaître la situation et l’importance de ces dernières villes, dans le seul souci d’équilibrer les rencontres, bien que je ne considère pas l’aspect compétitif l’unique but de ces journées. »

D’une lettre du 22 janvier 1968 d’André Lagabe, il ressort que les jeux sont programmés pour les 25 et 26 mai 1968, que les épreuves (athlétisme, natation, football (g) et basketball (f), ev. aviron) sont réservées aux jeunes de 11 à 17 ans. Et A. Lagabe continue : « Les difficultés que je viens de vous exposer, expliquent en partie le choix des autres villes participantes, plus proches de Verdun. La ville de Clervaux représentera le Grand-Duché de Luxembourg, comme l’an passé, mais ce sont les villes de Trèves et d’Arlon, respectivement l’Allemagne et de la Belgique que je viens de solliciter. »

Par la suite, Clervaux a déclaré forfait par manque de recrutement de jeunes et par manque d’installations sportives. André Lagabe, dont la mère (famille Hever) est originaire de Differdange (le beau-père était enseignant à Differdange-Centre, Ecole des garçons), a contacté l’Administration communale de Differdange qui, en étroite collaboration avec la LASEP (Ligue des Associations Sportives des Ecoles Primaires) et de son président Marcel Schoux (instituteur) a relevé le défi. Trèves, déjà trop sollicitée par d’autres manifestations, a laissé sa place à Saarlouis (D). Les villes présentes en 1968 étaient : Verdun (organisatrice), Budel, Arlon, Saarlouis et Differdange.

En 1972, sur une initiative de Budel, l’école Américaine d’Anvers participait pour la première fois aux jeux. Les villes participantes étaient au nombre de six.

En date du 21 janvier 1976, le maire de Saarlouis, Dr. Heinrich, faisait part aux autres délégations que la ville de Saarlouis se retirait des jeux, prétextant une situation financière précaire : « Leider ist es der Kreisstadt Saarlouis im Hinblick auf ihre gegenwärtige finanzielle Situation, die durch einen starken Einnahmerückgang gekennzeichnet ist, nicht möglich, die Mittel bereitzustellen, die zur Ausrichtung dieses Schulsportfestes erforderlich sind. Ich habe mich daher dafür entschieden, von einer Teilnahme der Saarlouiser Schulen an den Internationalem Schulsportfest künftig Abstand zu nehmen und die nur noch in engem Umfange für die Förderung internationalen Jugendbewegungen bereitstehenden Mittel im Rahmen der seit Jahren zwischen der Kreisstadt Saarlouis und der französischen Stadt St. Nazaire bestehenden Städtepartnerschaft, in deren Mittelpunkt die Begegnung Jugendlicher beider Städte steht, einzusetzen. Ich bedaure es außerordentlich, dass ich diese Entscheidung zu einem Zeitpunkt treffen muss, in dem die Kreisstadt Saarlouis als Ausrichter des Schulsportfestes auftreten sollte… »

Cette lettre est parvenue aux délégations quatre mois avant les jeux de 1976 !

La ville de Differdange était prête à prendre la relève une année plus tôt que prévue. Ce n’était pas chose facile. Il nous restait peine quatre mois pour héberger 250 jeunes dans des familles, mettre en place les programmes des compétitions, chercher des volontaires…. Et chercher une autre ville allemande.

Après de multiples discussions, la ville de Bitburg (ville de même grandeur que les autres villes participantes, ville pas trop éloignée et en même temps, ville qui a des relations avec le Grand-Duché) fut contactée. Une délégation composée de Goffinet Arthur, de Frisch Roby, de Müller Marc et de Steinmetz Gilbert partit un samedi matin (fin février) pour motiver Bitburg à prendre la place de Saarlouis. Bitburg accepta et les autres villes accueillirent avec enthousiasme le nouveau venu.

Une autre surprise nous attendait en cette année 76. L’Ecole Américaine d’Anvers n’était pas au rendez-vous, le vendredi soir, 07 mai. Les guides attendaient en vain au carrefour de la Biff, à différents carrefours de Niederkorn, le dîner préparé par le cuisinier Fach était prêt dans la cantine de l’Arbed, les nombreux coups de téléphone restaient sans réponse. Seulement en date du 26 mai, ils nous écrivaient : … There has been a schedule conflict as the Sports week-end is not being held on the traditional May 1st week-end. Also another factor, that the headmaster changed … »

En 1978, l’école américaine d’Anvers a fermé ses portes. Elle sera absente définitivement des jeux.

En 1979, suite à une grève des professeurs d’EPS en France, la ville de Verdun, organisatrice pour 1979, se voyait dans l’obligation d’annuler les jeux de cette année.

En janvier 1980, sous l’impulsion Franz Linnarz (Budel) et de Gilbert Steinmetz (Differdange) les cinq villes (Arlon, Bitburg, Budel, Differdange et Verdun) se retrouvaient à Bastogne pour discuter de la suite à donner aux jeux. Verdun était prête à organiser en 1980. Sur l’initiative d’Arlon, Blankenberge rentrait pour la première fois dans le cycle.

En 1984, au début d’un nouveau cycle, deux villes manquaient à l’appel : Verdun et Arlon. La ville d’Arlon était placée sous gestion contrôlée de toute dépense superflue était rayée du budget. Guy Larcier (échevin et par la suite bourgmestre d’Arlon) et Pierre André (responsable) ont déclaré forfait. La ville de Verdun avait d’une part des problèmes financiers, d’autre part, Jacques Barnier (Verdun) ne trouvait plus de dirigeants pour l’aider. A Budel les villes présentes étaient : Bitburg, Blankenberge, Budel et Differdange.

En 1989, Bitburg jumelée à Rethel (F) propose à cette ville de la Région Champagne-Ardennes d’intégrer les jeux (une ville française était trop longtemps absente). C’est avec une grande joie que la ville de Rethel a accepté et participait pour la première fois aux jeux.

Depuis 1968 la ville de Differdange participe à cette fête sportive nommée d’ailleurs au début « Journées sportives scolaires internationales » et rebaptisée vingt ans plus tard « fête sportive de la jeunesse européenne ». D’innombrables jeunes sportifs et sportives ont pu participer à ces journées. D’ailleurs certains ont réussi l’exploit de faire le tour complet des villes. Ils ont pu loger dans des familles qui les ont hébergés pour deux nuits. Des souvenirs pour beaucoup et des ami(e)s pour certain(e)s sont resté(e)s.

Differdange a organisé les jeux 10 fois : 1971, 1976, 1983, 1987, 1992, 1997, 2002, 2007, 2012, 2017. Elle a eu le privilège d’organiser les journées pour le 25ème anniversaire. C’était en 1992. Le 15 mai une grande fête d’ouverture organisée par Fränz Schwachtgen avec toute une équipe d’enseignants émerveillait nos hôtes étrangers au Centre Sportif d’Oberkorn.

En 2017, le 50ème anniversaire a aussi eu lieu à Differdange.

En 2020 et 2021, la Fête sportive de la jeunesse européenne a été regretttablement annulée en raison de la pandémie de Covid-19. Après une tentative de Blankenberg en 2022 pour l'organiser (qui a dû être annulée en raison des restrictions liées au Covid), l'événement a finalement eu lieu en 2023 à Cranendonck (Pays-Bas), qui a spontanément pris le relais de Rethel. Differdange a remporté la première place au classement général. Malheureusement, la fête de 2023 s'est déroulée sans la participation de la commune de Rethel, contrainte d'annuler en raison de problèmes d'organisation et financiers découlant de la pause due au Covid.

En 2024, la célébration aura lieu à Blankenberge, mais une fois de plus, la commune de Rethel ne participera pas.

Plus que 50 ans d’une fête sportive internationale, née de l’idée de rassembler des jeunes européens (avant les grands discours politiques sur l’Europe unie), qui a survécu malgré des difficultés évidentes à différents niveaux, n’étaient pas possible sans aide financière de la commune de Differdange mais aussi sans l’engagement permanent de la LASEP et des enseignants (bénévoles) de notre commune (en dehors de leurs heures de travail). A la fin n’oublions point les 3000 jeunes de Differdange qui ont participé pendant les 55 ans à ces fêtes sportives. Ce sont eux qui étaient au centre de ces rencontres, ce sont eux qui se sont mesurés aux délégations étrangères dans la piscine, sur les terrains de football, de basketball et de volleyball et sur le stade de l’athlétisme.

 

Texte de Gilbert Steinmetz du livre du centenaire de la ville de Differdange (avec quelques adaptations concernant les dernières années)

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20.03.2025

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